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Bœuf musqué

Bœuf musqué

DESCRIPTION :

Le bœuf musqué vit dans la toundra arctique. Son nom et son apparence sont trompeurs, ils s’apparente en fait aux ovidés (Chèvres, moutons…). Cet animal est une véritable relique de la dernière ère glaciaire.

Un corps trapu, des pattes courtes. La hauteur au garrot est d’environ 1,50m pour un poids de 270 à 315 kg pour les mâles, et environ 90 kg de moins pour les femelles. Le mâle et la femelle du bœuf musqué ont l’un et l’autre de volumineuses cornes. Chez les mâles, les bases de chaque corne s’avancent sur le front et se rencontrent pour former une bosse dure de corne et d’os d’une épaisseur pouvant atteindre 10 cm. Les cornes moins massives mais tout aussi pointues des femelles sont séparées par une bande de fourrure sur le front. Une glande préorbitaire à sécrétion odorante, à peine visible, car elle est presque entièrement recouverte de fourrure, est présente en avant de chaque œil. Grâce à ses sabots arrondis, le boeuf musqué ne s’enfonce pas dans la neige.

Le boeuf musqué a un manteau exceptionnel auquel il doit son extraordinaire résistance à des températures au delà de -40°. Ce manteau se compose d’une toison laineuse isolante, en contact avec la peau, recouverte de grands poils ou jarres. Sa laine, ou qiviut, est plus forte et huit fois plus chaude que celle des moutons, et plus fine que le cachemire. Aucun mammifère d’Amérique du Nord n’a une robe aussi longue que celle formée par les jarres de la couche externe plus rude qui protège sa toison. Le boeuf musqué souffre des températures supérieures à 10°C et sa fourrure perd ses qualités isolantes lorsqu’elle est mouillée. Le bœuf musqué a été baptisé omingmak par les Inuits, ce qui signifie « l’animal dont la fourrure est comme une barbe ».

Les bœufs musqués perdent leur toison vers le milieu de l’été. Comme les longs poils protecteurs ne tombent pas tous en même temps, le pelage revêt une apparence hirsute et loqueteuse pendant quelques semaines. Beaucoup de mâles adultes gardent l’année durant des touffes de vieille laine accrochées à leur crinière et à leur robe.

HABITAT :

Il a disparu de Sibérie il y a 3.000 ans, il a été réintroduit sur l’île de Wrangel en 1945 puis en 1974. La population actuelle y est stabilisée à environ 200 individus. Le Groenland a une population de 20.000 et le Canada compte lui environ 85.000 individus, dont la plupart habitent dans les îles du Grand Nord. Ils vivent exclusivement dans la toundra arctique où ils fréquentent les pentes des collines, les plaines et les vallées fluviales. Ils ne migrent pas et sont donc considérés comme sédentaires. Ils vivent en groupe d’environ 15 individus, conduits par une femelle ou un mâle dominant.

En général, on trouve le bœuf musqué dans les plaines basses intérieures et côtières ou dans les vallées fluviales de l’Arctique, où la végétation arbustive est la plus abondante.

Vers la saison de mise bas, les grands troupeaux d’hiver se fractionnent en petits groupes de sept animaux, en moyenne. Durant tout l’été, ces groupes passent en alternance de périodes d’alimentation en périodes de repos. Au repos, le bœuf musqué se couche sur le ventre pour ruminer ou s’étend sur le côté, les pattes allongées, souvent sur des bancs de neige non encore fondus. Les veaux, au lieu de se reposer, se tiennent habituellement en groupes et galopent près des adultes ou s’affrontent pour s’amuser dans des combats de vigoureux coups de tête. Les adultes jouent aussi à l’occasion, particulièrement quand ils traversent des rivières, le plus souvent sautant et tournant en eau peu profonde.

Presque à toutes les époques de l’année, les mâles s’engagent dans des « tête-à-tête » ou dans des batailles plus violentes. Cependant, la fréquence et l’intensité de ces contacts augmentent à la fin de l’été, le vainqueur acquérant ainsi le statut de mâle dominant qui lui permet de régner sur la harde. Un affrontement typique commence par des parades de menaces au cours desquelles les mâles frottent leurs glandes préorbitaires contre le sol ou leurs pattes antérieures, puis avancent à pas mesurés, les cornes pointées vers leur adversaire. Ils reculent alors lentement en balançant la tête puis s’élancent l’un vers l’autre et se rencontrent dans une retentissante collision frontale. Ce choc terrible est absorbé par le crâne et les cornes très épais. Si les deux belligérants sont de force égale, plusieurs assauts ont lieu, et l’issue du combat peut alors dépendre d’efforts moins ritualisés succédant à la charge : poussées de la tête et lutte corps à corps accompagnée de coups de cornes.

Durant l’hiver, les bœufs musqués poursuivent leurs activités quotidiennes en grands troupeaux mixtes. Dans l’extrême arctique, le soleil ne dépasse pas la ligne de l’horizon entre novembre et février. L’hiver arctique est extrêmement long, la température pouvant rester inférieure à -18 oC pendant huit mois. Malgré le froid, le vent et l’obscurité, le bœuf musqué continue de s’alimenter et de se reposer sans rien changer à ses habitudes. Il n’est perturbé dans ses activités que par les tempêtes très violentes durant lesquelles il se couche, dos au vent.

La fin de l’hiver et le début du printemps sont des périodes critiques pour le bœuf musqué. Ses réserves de gras sont faibles ou épuisées, et l’animal peut très bien mourir de faim s’il est vieux, si ses dents sont usées, s’il est infesté de parasites ou encore si les conditions climatiques et du milieu sont défavorables (tempêtes particulièrement violentes et croûte de neige impénétrable, par exemple).

Ses prédateurs

Le loup et l’homme. Le moyen de défense des bœufs musqués contre les loups consiste à courir jusqu’à un endroit couvert d’une neige peu profonde ou un terrain élevé et à s’aligner pour faire face aux attaquants. Lorsque les loups les entourent, ils rapprochent leur croupe et forment un cercle serré à partir duquel les adultes, mâles ou femelles, chargent l’ennemi. Lors d’une attaque de loups, les petits rejoignent rapidement leur mère et se pressent contre ses flancs. Faisant face aux attaquants, les adultes, surtout les mâles, frottent vigoureusement leurs glandes préorbitaires contre leurs pattes antérieures. Il semble que ce soit à la fois un geste de menace et un signal d’alarme pour le reste du troupeau.

ALIMENTATION :

Sur le continent, les bœufs musqués se nourrissent surtout de saules arbustifs qui poussent le long des rivières, où ils peuvent mieux se protéger des moustiques et des mouches piqueuses qui s’attaquent à leurs yeux. Dans les îles de l’Arctique, ils sont moins ennuyés par les insectes piqueurs. Ils se nourrissent dans les prairies mouillées.

Dès septembre, la neige recouvre le sol, et le bœuf musqué doit donc creuser pour atteindre les saules, les plantes herbacées et les carex dont se compose la majeure partie de son régime. Dans la plupart des régions de la toundra, le tapis neigeux est assez mince et ne nuit habituellement pas à son alimentation et à ses déplacements. Les troupeaux se nourrissent souvent dans les vallées et les basses terres où il y a moins de 20 cm de neige. En ces endroits, le vent balaie constamment la neige, créant une croûte bien assez dure pour supporter le poids d’un être humain adulte. Quand les bœufs musqués n’arrivent pas à percer cette croûte avec leurs pattes, ils la brisent à coups de tête. Ils en repoussent ensuite les morceaux avec les pattes, exposant ainsi la végétation sous-jacente. Les bœufs musqués dominants du troupeau chassent souvent de ces fosses de broutage leurs congénères de rang inférieur.

La vue perçante du bœuf musqué lui est très utile durant la longue nuit arctique hivernale, et son odorat bien développé lui est d’un précieux secours quand il s’agit de trouver de la nourriture sous le manteau de neige qui couvre tout de septembre à juin.

REPRODUCTION :

Vers la fin du printemps et à l’été, les troupeaux se composent de mâles et de femelles de tous âges. À l’approche de la saison du rut, la composition de certaines hardes change : après avoir renfermé un nombre égal de mâles et de femelles adultes, on y trouve plus qu’un seul mâle adulte (taureau dominant) entouré de plusieurs femelles adultes, de petits et de jeunes mâles préadultes. De nombreux taureaux quittent alors la harde à la suite de conflits avec le taureau dominant et vivent en solitaires ou se joignent à d’autres taureaux jusqu’à ce que la période de l’accouplement soit terminée.

Durant la période de l’accouplement, les mâles tentent de s’imposer en poussant fréquemment des beuglements sourds menaçants. À l’issue de combats ou d’assauts élaborés, le vainqueur acquiert le statut de mâle dominant et peut alors régner sur une harde.

Dans les îles du Nord, les petits naissent entre avril et juin, époque où le tapis neigeux est le plus épais, où les températures peuvent descendre à -34 oC et où les tempêtes de neige sont fréquentes. Les femelles commencent à se reproduire à l’âge d’environ quatre ans et ont un petit par année quand les conditions sont favorables. Les nouveau-nés sont couverts d’un épais manteau laineux et peuvent se tenir debout quelques minutes après leur naissance. Les femelles gravides restent avec le troupeau, et, quelques heures après la naissance, la mère et son petit sont capables de suivre le groupe. Les veaux meuglent pour maintenir le lien avec leur mère. Ils sont enjoués et commencent très tôt à se nourrir de plantes, mais ils continuent à téter à l’occasion durant toute leur première année.

Source : Faune et flore du pays