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L’aigle royal des Rhodopes :

Lors d’un séjour en Bulgarie, j’ai découvert cette région en plein hiver au mois de Janvier.

Les montagnes des Rhodopes déploient de gras pâturages, des troupeaux, des forêts, des rivières aux eaux pures, des alpages et des villages du bout du monde. Les montagnes des Rhodopes forment une frontière géographique et climatique avec la Grèce. Les hiver y sont rudes mais la nature y est majestueuse.

Les Rhodopes sont le massif le plus étendu de Bulgarie et occupent environ un septième de la surface totale du pays, de 220 à 240 km d’ouest en est et 100 km environ du nord au sud. Sur une surface totale de 14 571 km2, 83 % des Rhodopes se trouvent sur le territoire bulgare, le reste en territoire grec. Les importantes réserves d’eau et la douceur du climat favorisent une grande variété végétale et animale.

Durant mon séjour, les chutes de neige avaient été abondantes et ont limité mes déplacements. Néanmoins, grâce à l’aide d’habitants locaux fort sympathiques, j’ai pu en parcourir diverses étendues, alternant entre végétation dense, chutes d’eau et zones plus arides.

A quelques encablures de la frontière Turque,  j’ai pu faire la rencontre de l’aigle royal. Ce n’était pas la première fois que j’avais la chance de croiser ce magnifique rapace mais cela reste toujours un moment chargé d’émotions. Cet oiseau reste rare et précieux en Europe. J’ai par ailleurs pu apprécier les efforts de plusieurs spécialistes en Bulgarie pour contribuer à sa préservation. En Bulgarie, il a presque failli disparaitre. Désormais, grâce à un travail minutieux et de qualité, on peut de nouveau en observer quelques spécimens qui ont reconquis ce territoire préservé. En effet, l’accés aux zones de nidifications est extremement réglementé et interdites durant les périodes d’accouplement.

L’Aigle royal est un aigle de grande taille, un des plus grands au monde, dont l’envergure dépasse les 2 mètres et le poids les 5 kg. Il est bien proportionné et peut faire illusion quant à sa taille qui peut paraître plus faible qu’elle n’est en réalité. Sa silhouette n’est pas sans rappeler à distance celle d’une buse qui aurait de longues ailes à 6 doigts. Les ailes sont longues et larges et la longueur de la queue équivaut à peu près à la largeur de l’aile. Le plumage brun sombre paraît assez uniforme à distance.
L’adulte se reconnaît au brun roussâtre de la nuque et de l’arrière du cou, couleur qui lui a valu autrefois le nom d’Aigle doré. De plus, les couvertures moyennes chamois forment sur les ailes deux zones pâles visibles en vol et au posé. Les rémiges et les rectrices possèdent une base claire nettement barrée et une large extrémité sombre, ce qui se voit bien en vol. Au posé, il faut noter la forte taille de l’oiseau, la puissance de ses serres et ses narines en fente oblique. Les sexes ne diffèrent que par la taille.
Le juvénile possède un plumage d’un brun plus sombre sur lequel contrastent fortement trois plages blanches caractéristiques, formées par la base des rémiges et des rectrices, qui sautent aux yeux. Il lui faudra de nombreuses années (de 5 à 8) pour acquérir la livrée adulte et les mues successives éclairciront son plumage et estomperont progressivement les plages claires de ses ailes et de sa queue.

L’accés à la zone où résidait ce couple n’a pas été de tout repos mais les efforts d’ascension et les longues heures d’attentes ont vite été oubliés lorsque l’aigle s’est présenté d’abord sur une souche qui lui permet de scruter la zone longuement avant de venir se nourrir. Les hivers très rudes comme ce fût le cas cette année la, rendent les proies peu abondantes et la chasse extremement difficile malgré les qualités de l’aigle royal dans ce domaine.

Ce fut un magnifique séjour qui m’a permis d’aller à la rencontre de ce rapace rare et d’habitants très accueillants.